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Evaluation de la douleur par une échelle de confort, aux Urgences du CHU de Rennes (Pain evaluation by a comfort rating scale, in Rennes University Hospital's Emergency Department) Lehoux, Julie - (2022-10-27) / Universite de Rennes 1 - Evaluation de la douleur par une échelle de confort, aux Urgences du CHU de Rennes
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Levrel, Vincent; Viel, Myrtille Marie Discipline : Médecine d'urgence Classification : Médecine et santé Mots-clés : Douleur, confort, échelle d’évaluation de la douleur, service des urgences, communication thérapeutique
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Résumé : Rationnel. Dans les services de santé en France, l’évaluation de la douleur des patients se fait via des échelles validées et reproductibles, dont la problématique est la suivante ; ces échelles ne s’intéressent qu’à l’intensité de la douleur mais n’intègrent en rien l’expérience émotionnelle désagréable qui lui est liée. De plus, il est désormais acté que l’utilisation de termes à connotation négative peut induire une suggestion négative entrainant un changement subconscient dans la perception du patient et exacerbant la sensation désagréable liée à la douleur. Il nous a paru intéressant d’étudier l’emploi d’une nouvelle échelle, de confort, dans l’évaluation des patients douloureux aux Urgences pour s’affranchir de l’effet nocebo du mot douleur. Matériel et méthode. Nous avons réalisé une étude prospective, observationnelle, monocentrique, de type « cas – témoin » dans le but de comparer l’utilisation d’une échelle de confort à l’EN douleur habituelle dans l’évaluation initiale des patients se présentant aux Urgences du CHU de Rennes pour un motif douloureux. Le groupe cas était le groupe évalué initialement sur l’échelle de confort, le groupe témoin celui évalué grâce à l’échelle de douleur conventionnelle, chaque groupe était ensuite questionné sur la modalité contraire'. Le critère de jugement principal est l’intensité de la douleur cotée par les patients selon leur groupe d’attribution, pour évaluer l’impact de l’utilisation de l’échelle de confort dans l’évaluation des patients se présentant aux Urgences pour un motif douloureux. Résultats. Nos deux groupes étaient comparables, notamment sur le sexe, l’âge et les motifs de consultation. Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative dans la cotation de l’intensité douloureuse entre les deux groupes ; 5,00 (2,28) dans le groupe douleur et 4,50 (2,40) dans le groupe confort, p = 0,104. De la même manière, le score de confort ne variait pas de manière significative dans les deux groupes, ni le taux de prescription d’antalgiques, quel qu’en soit le pallier. Cependant, nous avons prouvé que les deux échelles peuvent se correspondre, la différence entre les deux (EN douleur et 10 – EN confort) étant en moyenne de 0,336, non significative p = 0,051. Conclusion. Cette étude n’a pas mis en évidence de différence significative dans le report de l’intensité de la douleur grâce à l’échelle de confort. Cependant, cette étude a été menée sur un échantillon trop faible et manque donc de puissance, ainsi que sur une population restreinte, uniquement de patients douloureux. Il serait dont intéressant de poursuivre l’évaluation de cette nouvelle échelle sur un plus large échantillon de patients, pour essayer de prouver son bénéfice, comme dans de précédentes études. Abstract : Background. In health services in France, the assessment of patient’s pain is done via validated and reproductible scales, whose problem is as follows : the scales are only focused on the intensity of pain but do not integrate the unpleasant emotional experience related to pain. Moreover, it is now recognized that the use of terms with negative connotations can induce a negative suggestion leading to a subconscious change in the patient’s perception and exacerbating the unpleasant sensation related to pain. It seemed interesting to us to study the use of a new scale, of comfort, in the evaluation of painful patients in the Emergency Department, in order to discard the nocebo effect of the word « pain ». Methods. We carried out a prospective, observational, monocentric, case – control study, with the aim of comparing the use of a comfort scale to the usual pain scale in the initial assessment of patients admited to Rennes University Hospital’s Emergency Department for a pain related reason. The case group was the group initially assessed with the comfort scale, the control group was assessed using the conventional pain scale. Each group was then asked about the opposite modality. The primary outcome was the intensity of pain rated by patients according to their allocation group, in order to assess the impact of using the comfort scale in the assessment of patients presenting to the Emergency Department for a painful reason. Results. Our two groups were comparable, in terms of age, sex and reasons for consultation. We didn’t show any significant difference in the rating of pain intensity between the two groups ; 5,00 (2,28) in the pain group and 4,50 (2,40) in the comfort group, p = 0,104. In the same way, the comfort score did not vary significantly in the two groups, nore in the rate of analgesic’s prescription, regardless of the palliation. However, we proved that the two scales can match each other, with the difference between the two (pain VNRS and 10 – comfort VNRS) being on average of 0,336, not significant, p = 0,051. Conclusion. This study did not show a significant difference in the postponement reporting of pain intensity through the comfort scale. However, it was conducted on a small sample of only a part of ED’s population, patients admitted mainly for a pain related reason, size of patients was to small and might therefore lacks of power. It would therefore be interesting to continue the evaluation of this new scale on a larger sample of patients, to try to prove its benefit, as in previous studies. |