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Dépistage systématique, au sein des urgences d’Ille-et-Vilaine, des violences intra familiales faites aux femmes (Systematic screening, in Ille-et-Villaine's emergency departements (France), of domestic violence against women) Roels, Coline - (2022-10-07) / Universite de Rennes 1 - Dépistage systématique, au sein des urgences d’Ille-et-Vilaine, des violences intra familiales faites aux femmes
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Viel, Myrtille-Marie Discipline : Médecine Classification : Médecine et santé Mots-clés : Violences faites aux femmes, violences conjugales, dépistage systématique, urgences, VIF, violences intra-familiales
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Résumé : Introduction. Sur l’année 2020, 213 000 femmes se déclarent victimes de violences physiques et/ou sexuelles par leur conjoint ou ex-conjoint et 102 féminicides ont eu lieu. 57,2% des femmes se déclarent être ou avoir été victimes, au cours de leur vie, de violences sexuelles, physiques ou psychologiques de la part de leur partenaire ou ex-partenaire. Ces chiffres sont en augmentation suite à la mise en place du télétravail lors de l’épidémie de coronavirus. Le dépistage de ces violences et leur repérage précoce permettrait une meilleure prise en charge des patientes. L’objectif de cette étude est de mettre en évidence que le dépistage systématique par le médecin urgentiste de ces violences intra-familiales permettrait d’augmenter significativement le pourcentage de femmes se déclarant victimes de ces violences depuis leurs 18 ans. Matériel et Méthode. Cette étude prospective, observationnelle, multicentrique effectuée en Ille-et-Vilaine (France), comprend 291 patientes adultes s’étant présentées aux urgences entre le 1er et le 30 avril 2022. Nous avons réalisé un dépistage systématique par le médecin urgentiste, des violences faites aux femmes. Ce dépistage avait lieu à la fin de chaque consultation, ce qui permettait de laisser le temps aux femmes d’évoquer spontanément l’existence d’éventuelles violences. Le critère de jugement principal était la variation de pourcentage de femmes déclarant des violences intrafamiliales depuis leur 18 ans, sur les données appariées « avant » et « après » dépistage systématique. Nous avons utilisé le test de Mc Nemar pour le critère de jugement principal. Le critère de jugement secondaire est composite et comprend l’âge des femmes, le motif principal de leur consultation, l’ancienneté des violences, le type de violences, l’auteur des violences, la proportion des femmes ayant déjà fait part de violences auprès d’un professionnel ou d’une association. Nous évaluons l’aisance des praticiens à aborder le sujet via une échelle numérique allant de 0 à 10, ainsi que les raisons pour lesquelles ils ont éprouvé une difficulté à mener l’interrogatoire. Résultats. Sur les 291 femmes incluses dans l’étude, 100 d’entre-elles se sont déclarées être ou avoir été victimes de violences intra-familiales depuis l’âge de 18 ans, soit 34,36%. Seulement 26% de ces femmes l’ont évoqué spontanément au médecin urgentiste et 41% n’avaient encore jamais parlé de ces violences. Le nombre de femmes se déclarant victimes de violences est significativement augmenté après dépistage par le médecin urgentiste (p<0,001). Conclusion. Le dépistage systématique par tous les médecins, particulièrement les médecins de soins primaires comme les urgentistes, semble permettre de dépister un nombre significatif de patientes qui n’auraient pas parlé de leurs violences spontanément. L’éducation des professionnels de santé au dépistage et au suivi de ces patientes semble être un point charnière pour l’amélioration de la prise en charge des victimes. Abstract : Introduction. During the year 2020, 213 000 women reported being victims of physical and/or sexual violence from their partner or ex-partner and there were 102 feminicides in France. In total, 57,2% of women in France report being victims, during their whole life, of sexual, physical or psychological violence from their partner or ex-partner. These figures have increased since the implementation of teleworking during the coronavirus’ pandemic. The screening of these forms of violence and early indentification could allow to a better care. The purpose of this study is to compare the pourcentage of women stating thei have sufffered from domestic violence since their majority, before and after screening. Material and Method. The present manuscript reports on a prospective, obstervational and multicentric study which has been conducted in Ille-et-Vilaine (France). The study has included 291 adult women who have visited an emergency department betwen the 1st and 30th of April 2022. A systematic screening of domestic violence has been conducted by emergency doctors at the end of each medical appointment. The primary outcome is the percentage change of women reporting domestic violence that have occured since their majority, on matched data “after” and “before” systematic screening. Mc Nemar’s test has been used for the primary outcome. The secondary outcome is composite and includes age, reasons for consultation, age of violences, perpetrator of violences, proportion of women who already talked about these forms of violence to a professional or through charities and organisations. Furthermore, the study assesses the comfort of emergency doctors to talk about this subject on a scale from 0 to 10, as well as the reasons why they experience difficulties with this screening. Results. Over the 291 women included in this study, 100 (i.u. 34,36%) have reported having received domestic violence since turning eighteen. Only 26% of those women have spontaniously talked about it. The number of women reporting domestic violences significantly increases after screening by emergency doctor (p<0,001). Conclusion. Systematic screening by physicians, especialy primary care physicians like emergency doctors, helps detecting women who would not have spontaniously talked about violence they have endured. The education of health professionals about screening and care for women victims of domestic violence is a major focus for better care. |