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L'assurance santé privée à l'épreuve des objets connectés (Private health insurance to the test of connected objects) Redon, Margaux - (2021-12-13) / Universite de Rennes 1 - L'assurance santé privée à l'épreuve des objets connectés
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Del Sol, Marion Discipline : Droit Ecole Doctorale : Droit et Science Politique Classification : Droit Mots-clés : Assurance santé privée, Objets connectés, Assurance santé comportementale, Prévention, Responsabilisation, Observance, Programmes de bien-être, Discrimination, Données de santé, Profilage, Modulation des primes d'assurance.
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Résumé : Le développement des objets connectés en santé/bien-être présente un potentiel de bouleversement de l’assurance santé privée, à l’instar d’autres secteurs de l’économie impactés par la numérisation. En effet, les objets connectés offrent techniquement diverses opportunités aux assureurs en santé : individualiser les risques, les segmenter plus finement, profiler pour passer à une logique prédictive, voire moduler les primes en fonction des décaissements anticipés par des informations reflétant le comportement, voire la santé de leurs utilisateurs. Ce potentiel technique ne peut toutefois pas être exploité pour changer le « logiciel » de l’activité d’assurance, en raison de la réglementation française, d’où un quasi-blocage du déploiement des objets connectés dans l’activité d’assurance santé privée sur un marché trop contraint pour intéresser les GAFA. Dès lors, les assurances privées en santé ont cherché à en valoriser l’utilisation dans leur relation avec l’assuré. Aux États-Unis, s’inscrivant dans le mouvement de santéisation, la responsabilisation des assurés a pu conduire à des prescriptions comportementales contrôlées par des objets connectés de santé/bien-être à la fiabilité et sécurité encore imparfaites. En France, cette logique de quantified self, pouvant aller jusqu’à l’observance de prescriptions comme condition de prise en charge, critiquable au regard des déterminants de santé et des inégalités sociales en santé, n’est que très peu explorée par les assureurs en raison d’un environnement juridique différent de celui des États-Unis dont l’un des objectifs est de protéger les personnes contre toute forme de discrimination à raison de leur état de santé. Abstract : The development of connected objects in the health/wellness sector has the potential to revolutionize private health insurance, just like other sectors of the economy that have been impacted by digitalization. Indeed, connected objects technically offer various opportunities to health insurers: individualizing risks, segmenting them more acutely, profiling, resulting in a predictive logic, and even modulating premiums based on anticipated disbursements relying on information reflecting the behavior or even the health of their users. However, this technical potential cannot be exploited to change the "software" of the insurance business, due to French regulations. Thus, the deployment of connected objects in the private health insurance business is impeded in a market that is too constrained to appeal Gafa. Therefore, private health insurers have sought to enhance the use of connected objects in their relationship with policyholders. In the United States, as part of the so-called “healthism” movement, the accountability of policyholders has led to behavioral prescriptions controlled by connected health/wellness objects whose reliability and security are still imperfect. In France, this logic of quantified self, which can lead to compliance with prescriptions as a condition of coverage, is open to criticism with regard to health determinants and social inequalities in health. It is only very rarely explored by insurers because of a different legal environment from that of the United States, where one of the objectives is to protect individuals against any form of discrimination on the basis of their health status. |