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Evaluation des facteurs pronostiques du syndrome hémolytique et urémique admis en soins intensifs entre 2014 et 2019, étude PESHU (Evaluation of prognosis factors of hemolytic and uremic syndrome admitted in intensive care units between 2014 and 2019: the PESHU study) Quelven, Quentin - (2021-10-15) / Universite de Rennes 1 - Evaluation des facteurs pronostiques du syndrome hémolytique et urémique admis en soins intensifs entre 2014 et 2019, étude PESHU
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Langue : Anglais Directeur(s) de thèse: Maamar, Adel Discipline : MEDECINE Classification : Médecine et santé Mots-clés : Microangiopathie thrombotique, syndrome hémolytique et urémique, facteurs pronostiques, insuffisance rénale aigüe, Eculizumab, échanges plasmatiques
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Résumé : Introduction : Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) réunit un ensemble de pathologies hétérogènes dont la prise en charge diagnostique et thérapeutique reste difficile. Notre objectif était de décrire les caractéristiques cliniques et biologiques des patients sévères admis en réanimation pour un SHU et évaluer l'impact des thérapeutiques courantes sur la fonction rénale. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique sur 5 ans de 2014 à 2019 des patients admis pour un SHU avéré dans quatre réanimations françaises. Le SHU était défini par la présence d'une anémie avec des arguments en faveur d'une origine hémolytique et non auto-immune, associée à une thrombopénie, ou avec des signes histologiques de microangiopathie thrombotique. Les caractéristiques cliniques, les caractéristiques biologiques et les thérapeutiques initiées pendant le séjour en réanimation ont été recueillies rétrospectivement. La fonction rénale a été évaluée par l’évaluation du débit de filtration glomérulaire (DFG) grâce à la formule du Chronic Kidney Disease EPIdemiology collaboration (CKD-EPI) à 30, 90 et 180 jours. Nous avons également évalué la mortalité à 30 jours. Nous avons comparé l'impact de l'utilisation des échanges plasmatiques, de l'Eculizumab et de l’épuration extra-rénale (EER) pendant le séjour en réanimation sur la fonction rénale à distance. Résultats : Cent-trois patients ont été inclus (âge médian 54 [32-65], hommes 48 (47%)). Vingt-sept (26%) avaient un SHU lié à une infection par Escherichia coli producteur de Shiga-toxines (STEC-SHU), 13 (13%) un SHU lié à une anomalie du complément (SHUa) et 59 (57%) un SHU secondaire. Parmi ces patients, 71 (69 %) ont reçu un échange plasmatique, 18 (18 %) ont reçu de l'Eculizumab et 46 (45 %) ont reçu une EER pendant leur séjour aux soins intensifs. Quatre-vingt-douze (89 %) ont survécu à la sortie de réanimation et 78 (86 %) étaient en vie au 30ème jour. Au jour 180, treize (12,6 %) nécessitaient encore le recours à l’EER. La fonction rénale à six mois n'était pas significativement différente entre les patients ayant reçu des échanges plasmatiques (69 [41-91]) contre 43 [23-50] mL/mn/1,73m², p=0,17), de l'Eculizumab (55 [50-73] contre 69 [31-91] mL/mn/1,73m², p=0,57) ou de l’EER (49 [31-69] contre 69 [36-91] mL/mn/m², p=0,40). De plus, la durée de séjour en réanimation et à l'hôpital était significativement plus longue pour les patients ayant reçu un échange plasmatique et la durée d’EER était plus longue. Enfin, l’analyse multivariée montre que l’initiation de l’EER en réanimation est un facteur pronostique indépendant d’EER à 180 jours. Conclusion : Dans cette étude rétrospective multicentrique, 45% des patients admis en réanimation pour SHU ont eu besoin d’EER et 12,6% étaient encore dialysés à 6 mois. Les échanges plasmatiques, l'Eculizumab et la dialyse débutée en réanimation n’étaient pas significativement associés à une amélioration de la fonction rénale à 6 mois. Abstract : Introduction: Hemolytic and uremic syndrome (HUS) is a field of heterogeneous pathologies whose diagnostic and therapeutic management remain difficult. We aimed to describe clinical and biological features of critically ill patients admitted to intensive care unit (ICU) for HUS and assess the impact of common therapeutics on renal function. Material and Methods: We performed a 5 years retrospective multicenter study from 2014 to 2019 of patients admitted for a proven HUS in four French ICU. HUS was defined by the presence of anemia with arguments in favor of a hemolytic origin and non-autoimmune origin, associated with thrombocytopenia, or with histologic evidence of thrombotic microangiopathy. Clinical features, biological features and therapeutics initiated during the ICU stay were retrospectively collected. Renal function was assessed by the Chronic Kidney Disease Epidemiology Collaboration (CKD-EPI) at day-30, 90 and 180. We also assessed 30-day mortality. We compared the impact of the use of plasma exchange, Eculizumab and extra renal replacement therapy (RRT) during the ICU stay on delayed renal function. Results: We included 103 patients (median age 54 [32-65], males 48 (47%). Twenty-seven (26%) had STEC-HUS, 13 (13%) aHUS and 59 (57%) secondary HUS. Among these patients, 71 (69%) received plasma exchange, 18 (18%) received Eculizumab and 46 (45%) received extra renal replacement therapy during their ICU stay. Ninety-two (89%) survived in ICU and 78 (86%) were alive at day 30. At day-180, 13 (12.6%) still required RRT. Renal function at six months was not significantly different between the patients who received plasma exchange (69 [41-91] versus 43 [23-50] mL/mn/1.73m², p=0.17), Eculizumab (55 [50-73] versus 69 [31-91] mL/mn/1.73m², p=0.57) or RRT (49 [31-69] versus 69 [36-91] mL/mn/1.73m², p=0.40). Moreover, ICU and hospital length of stay was significantly longer for patients who received plasma exchange and they had a longer duration of RRT. Finally, multivariate analysis shows that RRT in ICU is a prognosis factor independently associated with RRT at day-180. Conclusion: Plasma exchange, Eculizumab and renal replacement therapy were not associated with an improvement of day-180 renal function in our multicenter study. Further studies are still needed to define the best therapeutic management of these patients. |