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Corticothérapie en traitement d’une maladie du greffon contre l’hôte chez les patients allogreffés en pédiatrie : peut-on prédire une insuffisance surrénalienne secondaire prolongée ? (Corticosteroid therapy for the treatment of graft-versus-host disease after allogeneic stem cell transplantation in children: can we predict prolonged secondary adrenal insufficiency? ) Le Gall, Mathilde - (2021-05-21) / Universite de Rennes 1 - Corticothérapie en traitement d’une maladie du greffon contre l’hôte chez les patients allogreffés en pédiatrie : peut-on prédire une insuffisance surrénalienne secondaire prolongée ?
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Pertuisel, Sophie Discipline : Médecine Classification : Médecine et santé Mots-clés : Maladie du greffon contre l’hôte, corticothérapie, insuffisance surrénalienne secondaire, azolés, pédiatrie
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Résumé : Contexte : La corticothérapie est le traitement de première ligne de la maladie du greffon contre l’hôte (GVH). Son utilisation prolongée est responsable à son arrêt d’une insuffisance surrénalienne secondaire. Sa durée varie de quelques mois à quelques années, et elle nécessite une supplémentation par hémisuccinate d’hydrocortisone. Objectif : Rechercher chez les patients recevant une corticothérapie en traitement d’une GVH en pédiatrie l’existence de facteurs prédictifs d’une insuffisance surrénalienne secondaire prolongée, supérieure à 12 mois. Matériel et méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective, observationnelle et bicentrique. Elle incluait les patients allogreffés entre 2009 et 2019 dans les services d’hématologie pédiatrique des CHU de Rennes et de Nantes ayant présenté une GVH aiguë traitée par corticothérapie prolongée. Des facteurs prédictifs d’une insuffisance surrénalienne secondaire supérieure à 12 mois, représentée par la durée de supplémentation par hydrocortisone, ont été recherchés par régression logistique univariée puis multivariée. Résultats : Sur les 102 patients inclus dans l’étude, 40 patients avaient présenté une insuffisance surrénalienne supérieure à 12 mois. Les patients avaient tous reçu une prophylaxie antifongique, par différents azolés successifs. Les facteurs associés à une insuffisance surrénalienne prolongée après analyse univariée étaient : l’âge supérieur à 3 ans, une dose cumulée importante de corticoïdes intraveineux et globale, la prise de corticoïdes le soir, des signes de toxicité aux corticoïdes, l’utilisation d’itraconazole, une durée d’utilisation prolongée d’antifongiques azolés autres que le fluconazole. Après régression logistique multivariée, l’âge et la prise de corticoïdes le soir étaient des facteurs prédictifs indépendants. L’utilisation prolongée du fluconazole, synonyme d’une moindre utilisation des autres azolés, était associée négativement à la supplémentation par hydrocortisone supérieure à 12 mois, avec un odds ratio inférieur à 1. Conclusion : La durée de normalisation de l’axe corticotrope est fortement soumise à une susceptibilité individuelle, mais une attention peut être portée sur certains facteurs. Les enfants de moins de 3 ans semblent récupérer plus rapidement une bonne fonction surrénalienne, et la prise de corticoïdes le soir serait à éviter. Si les antifongiques peuvent prolonger l’insuffisance surrénalienne secondaire, l’impact du fluconazole serait moins important que celui des autres azolés. Abstract : Background: Corticosteroid therapy is the first-line treatment for graft-versus-host disease (GVH). Prolonged use of corticosteroids can lead to secondary adrenal insufficiency when stopped. Its duration varies from a few months to a few years, and it requires supplementation with hydrocortisone hemisuccinate. Objective: To investigate in children receiving corticosteroid therapy for GVH the existence of predictive factors for prolonged secondary adrenal insufficiency, greater than 12 months. Material and methods: This was a retrospective, observational, bicentric study. It included patients receiving an allogeneic stem cell transplantation between 2009 and 2019 in the paediatric haematology departments of the University Hospitals of Rennes and Nantes who had been treated with prolonged corticosteroid therapy for GVH. Predictive factors for secondary adrenal insufficiency greater than 12 months, represented by the duration of hydrocortisone supplementation, were investigated by univariate and multivariate logistic regression. Results: Among the 102 patients included in the study, 40 patients had experienced adrenal insufficiency longer than 12 months. All patients had received antifungal prophylaxis with successive azoles. Predictors of prolonged adrenal insufficiency after univariate analysis were : age above 3 years, high cumulative dose of intravenous and global corticosteroids, evening corticosteroid use, signs of corticosteroid toxicity, use of itraconazole, prolonged duration of azole antifungals use other than fluconazole. After multivariate logistic regression, age and evening steroid use were independent predictors. Prolonged use of fluconazole, synonymous with less use of other azoles, was negatively associated with hydrocortisone supplementation of more than 12 months with an odds ratio smaller than 1. Conclusion: The duration of corticotropic axis normalisation is highly subject to individual susceptibility, but attention can be paid to certain factors. Children under 3 years of age seem to recover good adrenal function more quickly, and evening steroids use should be avoided. While antifungal agents can prolong secondary adrenal insufficiency, the impact of fluconazole is thought to be less than that of other azoles. |