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Différentiel des prix, volatilité du taux de change et inflation : les contraintes d’une petite économie ouverte : le cas d’Haïti (Price differentials, exchange rate volatility and inflation : the constraints of a small open economy : the case of Haiti ) Borga, Ruthlande - (2019-12-11) / Universite de Rennes 1 - Différentiel des prix, volatilité du taux de change et inflation : les contraintes d’une petite économie ouverte : le cas d’Haïti
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Durand, Jean-Jacques Discipline : Sciences économiques Laboratoire : CREM Ecole Doctorale : Sciences de l'homme, des organisations et de la société Classification : Economie Mots-clés : Différentiel d’inflation, Volatilité du taux de change, Indicateur des conditions monétaires
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Résumé : Cette étude se propose d’évaluer d’une part le rôle joué par le différentiel d’inflation dans la volatilité du taux de change et d’autre part l’impact de cette dernière dans l’explication de l’inflation et dans la mise en œuvre de la politique monétaire dans une petite économie ouverte telle qu’Haïti, pays importateur net et ayant pour principal partenaire commercial les États-Unis. Pour déterminer l’impact du différentiel d’inflation sur la volatilité du taux de change, un modèle GARCH a donc été estimé. Les résultats de l’estimation de l’équation de la variance ont démontré qu’une hausse de 1 % du différentiel d’inflation entre les deux (2) pays entraîne une hausse de 0,02 % de la volatilité du taux de change. Par ailleurs, la volatilité du taux de change a un impact positif sur l’inflation. Suite à l’estimation des déterminants de l’inflation par un modèle VAR(1), la fonction de réponse impulsionnelle a révélé que suite à un choc, le pass-through du taux de change sur les prix à la consommation est plus que complet après six mois avec une transmission du choc à plus de 100 %. L’effet s’amplifie au fur et à mesure en passant à 110 % après deux trimestres puis à 165 % et 184 % aux troisième et quatrième trimestres. En ce qui concerne le pass-through au premier degré sur l’inflation importée, un choc du taux de change est répercuté à 2,7 % sur les prix importés après deux trimestres et à 3,6 % au troisième trimestre. Ces résultats laissent entrevoir que, contre toute attente, un choc sur les prix à l’importation n’a pas un impact immédiat et considérable sur l’inflation, puisque sa répercussion est évaluée à 33 % au deuxième trimestre. De plus, après un trimestre, la variance de l’erreur de prévision de l’inflation est due à ses propres innovations. Et au bout de deux trimestres, la contribution de chaque variable à la variance de l’erreur de prévision se précise. En ce sens, 5,61 % environ de la variance de l’erreur de l’inflation est expliquée par la volatilité du taux de change, 3,84 % par la croissance de la masse monétaire M2 et 0,51 % et 0,02 % par la variation des prix à l’importation et du taux d’intérêt directeur respectivement. Au regard du rôle prépondérant du taux de change nominal dans l’explication de l’inflation, la Banque de la République d’Haïti prend-t-elle en compte le taux de change dans l’orientation de sa politique monétaire en suivant une règle de Ball? Les résultats ont permis d’avancer que la Banque de la République d’Haïti, plutôt qu’une règle de Taylor traditionnelle, suit une règle de Ball en modifiant son taux d’intérêt directeur en fonction de la variation du taux de change (0,65 %). De même, les autorités monétaires haïtiennes adoptent un comportement de lissage puisque l’introduction du taux d’intérêt retardé présente un coefficient de 0,81, lequel est significatif. La place prépondérante du taux d’intérêt et du taux de change, dans l’évolution de l’inflation et dans la mise en œuvre de la politique monétaire, justifie la pertinence de calculer un indicateur des conditions monétaires (ICM) en combinant les deux variables précitées. Deux modèles ont été estimés : une équation de la demande globale et une d’inflation. Les poids relatifs calculés indiquent un poids plus important du taux de change au certain (-0,08) sur l’inflation par rapport à celui du taux d’intérêt nominal (-0,005). Ces derniers ont été utilisés pour calculer l’ICM réel et nominal. Le coefficient de corrélation entre l’ICM nominal et l’inflation a été plus important (54,62 %) comparé à celui entre l’ICM réel et l’inflation (-8,1 %). En effet, suite à une hausse de l’inflation, les autorités monétaires sont amenées à durcir les conditions monétaires nominales. Abstract : This study aims to evaluate, on the one hand, the role of the inflation differential in the exchange rate volatility and, on the other hand, the impact of this volatility in explaining inflation and in implementation of monetary policy in a small open economy such as Haiti, a net importing country with the United States as its main trading partner. To determine the impact of the inflation differential on the volatility of the exchange rate, we estimate a GARCH model. The results of the estimation of the variance equation showed that a 1% increase in the inflation differential between the two (2) countries causes a 0.02% increase in exchange rate volatility. In addition, the volatility of the exchange rate has a positive impact on inflation. Following the estimation of the determinants of inflation by a VAR (1) model, the impulse response function revealed that after a shock, the pass-through of the exchange rate on consumer prices is more than complete after six months with shock transmission at over 100%. The effect increases gradually to 110% after two quarters then to 165% and 184% in the third and fourth quarters. In the case of pass-through on imported inflation, a shock of the exchange rate give rise to 2.7% on imported prices after two quarters and 3.6% in the third quarter. These results suggest that, unexpectedly, a shock on import prices does not have an immediate and significant impact on inflation, since its impact is estimated at 33% in the second quarter. Moreover, after one quarter, the variance of the forecast error of inflation is due to its own innovations. And after two quarters, the contribution of each variable to the variance of the forecast error becomes more precise. In this sense, about 5.61% of the variance of the inflation error is explained by the volatility of the exchange rate, 3.84% by the growth of the money supply M2 and 0.51% and 0, 02% by the variation of the import prices and the interest rate respectively. Given the dominant role of the nominal exchange rate in explaining inflation, does the Bank of the Republic of Haiti take into account the exchange rate in the orientation of its monetary policy by following a Ball rule? The results confirm that the Bank of the Republic of Haiti, rather than a traditional Taylor rule, follows a Ball rule by modifying its key interest rate according to the variation of the exchange rate (0, 65%). Similarly, the Haitian monetary authorities adopt a smoothing behavior since the introduction of the delayed interest rate has a coefficient of 0.81, which is significant. The dominance of the interest rate and the exchange rate, in the evolution of inflation and in the implementation of monetary policy, justifies the relevance of calculating an indicator of monetary conditions (ICM) by combining the two aforementioned variables. Two models were estimated: an equation of aggregate demand and one of inflation. The calculated relative weights indicate a larger weight of the certain exchange rate (-0.08) on inflation compared to that of the nominal interest rate (-0.005). These coefficients were used to calculate the real and nominal monetary Conditions Index (MCI). The coefficient of correlation between the nominal MCI and inflation was greater (54.62%) compared to that between the real MCI and inflation (-8.1%). Indeed, after an increase of inflation, the monetary authorities are forced to harden the nominal monetary conditions. |