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Une approche socio-anthropologique de la consommation collaborative : focus sur les nouveaux rapports à la propriété (A socio-anthropological perspective on collaborative consumption: New representations of ownership) Dabadie, Isabelle - (2017-12-04) / Universite de Rennes 1 - Une approche socio-anthropologique de la consommation collaborative : focus sur les nouveaux rapports à la propriété
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Robert-Demontrond, Philippe Discipline : Sciences de gestion Laboratoire : CREM Ecole Doctorale : Sciences économiques et sciences de gestion Classification : Gestion et organisation de l'entreprise Mots-clés : Consommation collaborative, Propriété, Innovation culturelle, Consumer Culture Theory, CCT, Ethnomarketing, Innovation sociétale, Marketing éthique, Consommation responsable
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Résumé : La consommation collaborative désigne un ensemble de pratiques très variées – parmi lesquelles la location, le prêt, le don, le troc ou le partage entre consommateurs –, qui remettent en question la primauté accordée à la propriété individuelle. Ce phénomène en plein essor fait l’objet de nombreuses recherches tentant de définir, de cartographier ou d’expliquer le phénomène, en identifiant ses déterminants ou en évaluant ses impacts. Peu de travaux se sont penchés sur l’arrière-plan culturel de ce mouvement. C’est l’objet de ce travail, qui étudie la consommation collaborative dans une perspective anthropologique, autour de la question, centrale, du rapport à la propriété. Cette recherche, ancrée dans la Consumer Culture Theory (CCT), adopte une approche phénoménologique centrée sur le sens des expériences vécues par les consommateurs. Elle s’appuie au plan empirique sur une ethnographie menée sur trois terrains reflétant la diversité des pratiques collaboratives – l’habitat participatif, la plaisance collaborative et les bibliothèques de vêtements. Et elle a pour première assise théorique la mobilisation d’un cadre d’analyse original – l’infrastructure cosmologique –, inspiré des travaux de Stoczkowski (2008), qui permet de révéler les traits saillants d’une vision du monde. Les résultats mettent en lumière l’émergence, au sein d’un mouvement qui reste largement consumériste, d’une contre-culture, proche de la simplicité volontaire, caractérisée par un rapport nouveau à la propriété, dans laquelle celle-ci n’est pas simplement remplacée par l’usage mais se charge d’un sens différent. Nous l’avons nommée « cosmologie de l’alter-possession ». Cette recherche permet de mieux comprendre les comportements de consommateurs qui entretiennent un rapport ambivalent aux possessions, entre détachement et recherche de liens durables, et aspirent à des formes de propriété plus ouvertes et plus collectives en réponse aux enjeux sociaux et environnementaux d’un monde aux ressources finies. Abstract : Collaborative consumption refers to a highly varied range of practices – including rentals, loans, gifts, bartering and sharing between consumers – that challenge the primacy of individual ownership. This rapidly growing phenomenon has been the subject of many research studies that have attempted to define, map or explain it by identifying its determinants or evaluating its impact. Few researchers have focused on the cultural background to this movement. That is the focus of this study, which studies collaborative consumption from an anthropological perspective, looking at the central question of our relationship with ownership. This research, rooted in Consumer Culture Theory (CCT), adopts a phenomenological approach centred on the meaning of consumer experiences. In empirical terms, it uses an ethnographic study conducted in three different fields that reflect the diversity of collaborative practices: co-housing, collaborative pleasure boating and clothes libraries. Its main theoretical foundation is the use of an original analytical framework – cosmological infrastructure, inspired by the work of Stosczkowski (2008) – which highlights the salient traits of a particular worldview. The results reveal the emergence, within a movement that remains largely consumeristic, of a counterculture that is comparable to voluntary simplicity and characterised by a new relationship with ownership, which, for proponents of this counterculture, is not only replaced by the notion of usage but is also charged with different meaning. We call this the “cosmology of alter-possession”. This research provides a better understanding of the behaviour of consumers who maintain an ambivalent relationship with possessions, somewhere between detachment and the search for lasting links, and aspire to more open and collective forms of ownership in response to the social and environmental challenges in a world with finite resources. |