Analyse des motifs de réalisation du test fécal immunologique chez des personnes n’ayant jamais participé auparavant au dépistage du cancer colorectal en Ille et Vilaine (Analysis of the reasons for using the fecal immunochemical test in a population which had never participated in colorectal cancer screening in the Ille et Vilaine department) Le Pimpec, Fanny - (2016-12-15) / Universite de Rennes 1 - Analyse des motifs de réalisation du test fécal immunologique chez des personnes n’ayant jamais participé auparavant au dépistage du cancer colorectal en Ille et Vilaine
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Bretagne, Jean-François Discipline : MEDECINE GENERALE Classification : Médecine et santé Mots-clés : Participation, Dépistage du cancer colorectal, Test fécal immunologique
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Résumé : But : La participation au dépistage organisé du cancer colorectal est très insuffisante en France. Le remplacement depuis avril 2015 du test Hemoccult™ par le test immunologique OC-Sensor™ laisse espérer une meilleure participation de la population ciblée par ce dépistage. L’objectif de cette étude a été d’identifier et d’analyser chez des sujets n’ayant jamais participé au dépistage avant 2015 dans le département d’Ille et Vilaine, les motifs de leur participation au dépistage avec le nouveau test. Patients & Méthodes: Parmi des sujets n’ayant jamais réalisé le test Hemoccult™, alors qu’ils y avaient été invités à au moins 2 campagnes successives, nous avons identifié 551 personnes ayant réalisé le test immunologique rapidement après un premier courrier d’invitation. De ce groupe, nous avons tiré au sort 300 personnes après ajustement sur le sexe, l’âge et le lieu d’habitation, parmi lesquelles 170 ont accepté de répondre à un questionnaire visant à analyser les raisons de leur soudaine participation, mais aussi leurs caractéristiques sociodémographiques et les freins à la participation avec le test Hémoccult™. Résultats : Parmi les raisons déclarées de leur nouvelle participation, un des motifs principaux était le fait d’avoir trouvé son médecin traitant plus convainquant (31%), en particulier en milieu rural (p<0,05), la simplicité du nouveau test (30%), le prélèvement de selles unique (29%), le fait d’être plus concerné en raison de l’âge (21%). Seul un tiers de la population d’étude déclarait avoir été informée que le test de dépistage était plus performant que le précédent, et parmi ces personnes, 71% déclaraient que cela avait motivé leur décision. Les principales raisons de non-participation avant 2015 étaient la réalisation du test sur 3 selles successives (28%), en particulier chez les femmes (p<0,05), le fait d’avoir estimé la réalisation du test trop compliquée (24%) et la négligence (19%). Par comparaison avec la population INSEE des sujets âgés de 55 à 75 ans, la population des nouveaux participants était constituée d’une majorité d’hommes (54,1% vs. 47,6%, p<0,01) et de plus de ruraux (45,9% vs. 28,3%, p<0,001).Le temps passé par le médecin traitant à parler du dépistage et la qualité des explications reçues étaient corrélés au fait de trouver le médecin plus convainquant et de faire le test (p<0,05). Conclusions : La simplification du test et l’intervention du médecin traitant sont les principales raisons de participation au dépistage du cancer colorectal avec le test immunologique de personnes jusque-là non répondeuses. Ces éléments, ainsi que la plus grande fiabilité du test, sont à prendre en compte dans la communication faite autour du dépistage du cancer colorectal afin d’augmenter la participation. Abstract : Objective: Participation in organized screening for colorectal cancer is very unsatisfactory in France. The replacement of the Hemoccult™ test by the immunological OC-Sensor™ test since April 2015 gives cause to hope for improved participation by the target population in regards to this screening. The objective of this study was to identify and analyze the reasons for participating in screening using the new test, in a population which had never participated in screening prior to 2015 in the Ille et Vilaine department. Patients & Methods: Among the subjects who had never used the Hemoccult™ test, although they had been invited to do so in at least 2 consecutive campaigns, we identified 551 people who used the immunological test soon after receiving a letter inviting them to do so. From this group we selected at random 300 individuals after adjustment according to sex, age and place of residence. Of these 300 individuals, 170 agreed to respond to a questionnaire designed to analyze the reasons for their sudden participation, as well as their socio-demographic characteristics and the obstacles to their participation using the Hémoccult™ test. Results: Among the reasons given for their participation in the new screening, one of the principals was the fact that they found their general practitioner more convincing (31%), particularly in rural areas (p<0.05); the simplicity of the new test (30%); the need for a single stool sample (29%); and being more concerned because of their age (21%). Only a third of the study population said that they had been informed that the screening test was more effective than the previous one, and among these people, 71% stated that that had motivated their decision. The principal reasons for non-participation prior to 2015 were: testing on three successive stool samples (28%), particularly among women (p<0.05); thinking the test was too complicated (24%); and negligence (19%). Compared to the INSEE population of subjects between ages 55 and 75, the group of new participants was composed of a majority of men (54.1% vs. 47.6%, p<0.01) and more in habitants of rural areas (45.9% vs. 28.3%, p<0.001). The time spent by the physician talking about screening and the quality of the physician’s explanations were correlated with finding the physician more convincing and completing the test (p<0.05). Conclusions : The simplification of the test and the intervention of the attending physician are the principal reasons for participating in colorectal cancer screening by means of the immunological test, for persons who had not previously responded. These elements, in addition to the greater reliability of the test, should be taken into account when communicating on the subject of colorectal cancer screening, in order to improve participation. |