Regards de patients souffrant de pathologies psychiatriques sévères sur la place du médecin généraliste dans leur prise en charge somatique (Opinion of patients with severe mental illness on the general practitioner's place in managing their somatic care) Fablet, Anna - (2016-10-03) / Universite de Rennes 1 - Regards de patients souffrant de pathologies psychiatriques sévères sur la place du médecin généraliste dans leur prise en charge somatique
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Besnard, Jean-François Discipline : Thèse d'exercice en vue du diplôme d'état de docteur en médecine Classification : Médecine et santé Mots-clés : Soins primaires , pathologie psychiatrique sévère , prise en charge somatique , multimorbidité
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Résumé : Contexte. Les patients atteints de pathologie psychiatrique sévère (severe mental illness, SMI = schizophrénie, trouble bipolaire, et dépression majeure) présentent une espérance de vie diminuée d’une vingtaine d’années par rapport à la population générale. La cause principale de décès est due aux maladies cardiovasculaires. Plusieurs études affirment la nécessité d’une collaboration soutenue entre psychiatres et généralistes pour le dépistage, le suivi et le traitement de ces pathologies. Il existe également des recommandations pour améliorer l’accès aux soins somatiques. Objectif. Comprendre les représentations des patients souffrant d’une SMI concernant leur prise en charge somatique, et en particulier la place du médecin généraliste, afin de mieux en cerner les facteurs d’influence. Méthode. Etude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés auprès de patients suivis en CMP (Centre Médico-Psychologique). Les entretiens ont été retranscrits puis analysés par double codage manuel. Résultats. Les patients se considèrent pour la plupart en bonne santé. On distingue deux groupes: ceux suivis régulièrement par leur médecin généraliste pour la prise en charge des comorbidités somatiques, et ceux sans suivi régulier et n’en percevant pas l’intérêt. Ils évoquent une relation de confiance avec leur médecin généraliste, perçu comme un partenaire du psychiatre traitant malgré le peu d’échanges directs entre ces derniers. Leur parcours de soin parait désorganisé. Conclusion. Ces patients nécessitent une prise en charge renforcée du fait de la présence de comorbidités associée à des difficultés d’accès aux soins. Celle-ci est inégale et peu axée sur le dépistage et la prévention. Le médecin généraliste est pourtant identifié comme un praticien à l’écoute et un acteur privilégié dans le parcours de soin. Une consultation spécifique pourrait améliorer la prise en charge des comorbidités. Elle pourrait être organisée à partir du CMP vers le médecin généraliste afin de réduire les difficultés de communication et de prioriser les objectifs thérapeutiques multiples de ces patients. Abstract : Context. The life expectancy for patients with severe mental illness (SMI = schizophrenia, bipolar disorder and major depression) is twenty years lower than that of the overall population. Cardiovascular diseases are the leading cause of death. Several studies demonstrate the necessity of an ongoing collaboration between the psychiatrist and the general practitioner in screening, following up and treating these pathologies. Recommendations aimed at improving somatic care access also exist. Objective. The understanding of the way patients with SMI apprehend their somatic care and especially their relation to the general practitioner in order to have a better idea of its determining factors. Method. Qualitative study by personal semi-structured interviews with patients treated in CMP (Centre Médico-Psychologique). The interviews were transcribed and manually double coded. Results. Most of the patients consider themselves in good health. Two groups might be distinguished: the patients who are regularly followed-up by their general practitioner for somatic comorbidities and those who do not benefit from a regular monitoring and do not see the point in it. They mention a trusting relationship with their general practitioner who is seen as a partner of the attending psychiatrist in spite of the few exchanges between those two. Their care seems disorganised. Conclusion. These patients need a closer follow-up because of comorbidities associated with difficulties to health care access. The patient care is unequal and not centred enough on screening and prevention, however the general practitioner is seen as an understanding physician and a privileged actor in treatments. A specific consultation might improve the management of comorbidities. It might be organised in the CMP in order to lessen communication difficulties and prioritise the multiple therapeutic objectives of these patients. |