La radiothérapie guidée par image prostatique augmente-t-elle le risque de second cancer? Mise à jour de l'étude de phase III "STIC IGRT" (Does prostate image-guided radiotherapy increase the risk of second cancer? Update of the "STIC IGRT" phase III study) Boué-Raflé, Adrien - (2023-10-09) / Universite de Rennes - La radiothérapie guidée par image prostatique augmente-t-elle le risque de second cancer? Mise à jour de l'étude de phase III "STIC IGRT"
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Langue : Anglais, Français Directeur(s) de thèse: de Crevoisier, Renaud Discipline : médecine Classification : Médecine et santé Mots-clés : Radiothérapie guidée par image, cancer de prostate, second cancer, survie globale, cancer radio-induit
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Résumé : Contexte et objectif : Ce travail de thèse se décompose en deux articles qui traitent du même sujet : la problématique des cancers radio-induits après radiothérapie de cancer de prostate. Le premier article correspond à une revue de la littérature intitulée : « La radiothérapie du cancer de prostate augmente-t-elle le risque de seconds cancers ? » (acceptée dans le journal « Cancer/Radiothérapie »). Cette revue a analysé les données issues de 30 études, majoritairement anciennes et de faible niveau de preuve scientifique. Avec les techniques contemporaines d’irradiation des cancers de prostate, la question des cancers radio-induits reste controversée. Le second article correspond à un article original avec son résumé ci-dessous. La radiothérapie quotidienne guidée par l'image (IGRT) est la technique standard actuellement recommandée pour la radiothérapie du cancer de la prostate. Entre 2007 et 2012, l'essai STIC-IGRT a randomisé un total de 470 patients atteints de cancer de la prostate pour qu'ils reçoivent une IGRT quotidienne ou hebdomadaire. La publication initiale dans le Red journal en 2018 a montré, avec un suivi médian court de 4,1 ans, que l'IGRT quotidienne améliorait significativement la survie sans récidive biochimique et diminuait la toxicité rectale. Cependant, de manière inattendue, la survie globale et le risque de second cancer étaient significativement moins bons dans le bras IGRT quotidienne, remettant en question le bénéfice de l'IGRT quotidienne. L'objectif du second article était de mettre à jour ces résultats. Matériels et méthodes : Nous avons mis à jour et effectué de nouvelles analyses statistiques concernant la survenue de métastases, de seconds cancers ainsi que la survie (et, en cas de décès, la cause du décès). Résultats : Au total, 99 % des patients ont été mis à jour. Le suivi médian était de 11,7 ans. Il n'y a pas eu de différence statistiquement significative en survie globale entre les deux groupes (p= 0,815). L'IGRT quotidienne a réduit de manière significative l'incidence des récidives cliniques (y compris les métastases à distance) par rapport à l'IGRT hebdomadaire (14% contre 26% ; p=0,003) et a amélioré de manière significative la survie spécifique du cancer de prostate (95% contre 88% ; p=0,017). L'incidence des seconds cancers était significativement plus élevée dans le groupe IGRT quotidienne (22% vs 14% ; p= 0,021). Cependant, ces seconds cancers étaient majoritairement localisés en dehors du pelvis (81% vs 82%) et leur temps médian d'apparition après la radiothérapie restait court (4,6 vs 5,5 ans). Enfin, il n'y avait pas de différence significative concernant la survie spécifique liée aux seconds cancers (p= 0,051). Conclusion : Avec plus de 10 ans de suivi, notre étude est la première à démontrer que l’IGRT quotidienne réduit significativement le risque de récidive clinique (y compris les métastases à distance), ce qui se traduit par un bénéfice en survie spécifique. L'IGRT quotidienne est associée à un risque plus élevé de seconds cancers, toutefois principalement localisés en dehors du pelvis et avec un temps médian de survenue de moins de cinq ans après la radiothérapie, ce qui exclut l'hypothèse d'un cancer radio-induit. Au total, l'IGRT quotidienne devrait rester la technique standard pour le cancer de prostate. Abstract : Background and objective: This thesis is divided into two articles dealing with the same subject: the problem of radiation-induced cancers after radiotherapy for prostate cancer. The first article is a review of the literature entitled "Does radiotherapy for prostate cancer increase the risk of second cancers" (accepted in the journal "Cancer/Radiotherapy"). The review analyzed data from 30 studies, most of them old and of low scientific evidence. With contemporary prostate cancer irradiation techniques, the question of radiation-induced cancers remains controversial. The second article corresponds to an original paper with its abstract below. Daily image-guided radiotherapy (IGRT) is the currently recommended standard technique for radiotherapy of prostate cancer. Between 2007 and 2012, the STIC-IGRT trial randomized a total of 470 prostate cancer patients to receive either daily or weekly IGRT. Initial publication in the Red journal in 2018 showed, with a short median follow-up of 4.1 years, that daily IGRT significantly improved biochemical recurrence-free survival and reduced rectal toxicity. Unexpectedly, however, overall survival and risk of second cancer were significantly worse in the daily IGRT arm, calling into question the benefit of daily IGRT. The aim of this second article was to update these results. Materials and methods: We updated and performed new statistical analyses on the occurrence of metastases, second cancers and survival (and, in the event of death, cause of death). Results: A total of 99% of patients were updated. Median follow-up was 11.7 years. There was no statistically significant difference in overall survival between the two groups (p= 0.815). Daily IGRT significantly reduced the incidence of clinical recurrence (including distant metastases) compared with weekly IGRT (14% vs. 26%; p=0.003) and significantly improved prostate cancer-specific survival (95% vs. 88%; p=0.017). The incidence of second cancers was significantly higher in the daily IGRT group (22% vs. 14%; p=0.021). However, these second cancers were mainly located outside the pelvis (81% vs. 82%), and their median time to onset after radiotherapy remained constant. |