Etude des pratiques diagnostiques des médecins généralistes de Bretagne face à un phénomène de Raynaud en consultation (Study of the diagnostic practice of Brittany's general practitioners faced with Raynaud's phenomenon in consultation) Pantalacci, Corentin - (2023-10-05) / Universite de Rennes - Etude des pratiques diagnostiques des médecins généralistes de Bretagne face à un phénomène de Raynaud en consultation
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Lescoat, Alain Discipline : Médecine générale Classification : Médecine et santé Mots-clés : Phénomène de Raynaud, médecine générale, pratique diagnostique
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Résumé : Introduction : Le phénomène de Raynaud est un acrosyndrome vasculaire paroxystique très prévalent en France en population générale variant de 5 à 15% selon les régions. La grande majorité de ces phénomènes rencontrés en médecine générale répondent à une forme primaire, appelée maladie de Raynaud, sans cause sous-jacente. La minorité restante répond à des causes secondaires, dites syndrome de Raynaud, dont les étiologies sont nombreuses, au premier rang desquelles figurent les causes auto-immunes qu’il convient de rechercher systématiquement afin d’en assurer un diagnostic précoce. Divers éléments d’interrogatoire et d’examen clinique aident à orienter la suspicion diagnostique vers l’une ou l’autre des formes. Un bilan paraclinique est parfois nécessaire mais sa nature et ses indications ne sont pas unanimes du fait de recommandations discordantes en fonction des différentes sociétés savantes. Le but de cette étude était donc d’étudier les pratiques diagnostiques des médecins généralistes de Bretagne face à ce motif de consultation. Méthode : Une étude quantitative transversale a été menée après des médecins généralistes de la région Bretagne en s’articulant autour d’un questionnaire d’étude des pratiques diagnostiques. Résultats : 52 réponses ont été obtenues. Le phénomène de Raynaud est un motif finalement peu rapporté en pratique par les médecins interrogés et relayé au rang de motif secondaire par les patients. Le diagnostic positif du phénomène ainsi que sa caractérisation étiologique au travers de l’interrogatoire et de l’examen clinique s'avèrent difficiles même si les causes auto-immunes, iatrogènes et professionnelles sont les plus souvent évoquées. Le recours aux examens complémentaires n’est pas systématique et si tel est le cas, un bilan biologique est fréquemment réalisé comportant majoritairement une NFS, un dosage de CRP et des AAN. Des difficultés d’accès à des spécialistes à même de réaliser une capillaroscopie sont fréquemment rapportées. Enfin, les médecins interrogés reconnaissent un manque de connaissance sur le phénomène de Raynaud et jugeraient utile une actualisation de ces dernières. Conclusion : Malgré une prévalence élevée, le phénomène de Raynaud n’est pas un motif de consultation fréquent en soins primaires. La démarche diagnostique des médecins généralistes est avancée comme perfectible et non unanime à l’image des recommandations discordantes existantes à ce jour. Dans ce contexte, l’élaboration de recommandations consensuelles et pragmatiques sur la prise en charge diagnostique d’un phénomène de Raynaud, intégrant un accès facilité à la capillaroscopie, destinés aux médecins généralistes seraient bienvenue. Abstract : Introduction : Raynaud's phenomenon (RP) is a highly prevalent paroxysmal vascular acrosyndrome in France. In the French general population, RP prevalence ranges from 5 to 15% depending on the region. The majority of RP encountered in general practice corespond the primary form, called Raynaud's disease, without any underlying cause. The remaining minority corresponds to secondary causes, called Raynaud's syndrome, with numerous etiologies, underlying autoimmune diseases being the most serious conditions that should be systematically evoked to ensure early diagnosis. Several items of anamnesis and clinical examination help orient the diagnostic suspicion towards one or the other of the forms. Paraclinical tests are sometimes necessary but their types and indications are not unanimously endorsed because of discordant recommendations according to the different existing scientific societies. The aim of this study was to assess diagnostic strategies of RP encountered during routine outpatient consultations by general practitioners in Brittany. Method : A cross-sectional quantitative study was conducted among general practitioners in the Brittany region, based on a questionnaire to assess diagnostic approaches. Results : 52 practitioners participated in the study. RP was not frequently reported in routine practice as a primary reason for consultations and was mainly mentioned as a secondary reason. Positive diagnosis of RP, as well as its etiological characterization through anamnesis and the clinical examination, proved to be difficult even if autoimmune, iatrogenic and professional causes were often mentioned. The use of additional examinations was not systematic and in this case, additional blood tests were frequently carried, including complete blood count, CRP and antinuclear antibody testings. Difficulties in accessing specialists able to perform capillaroscopy were also frequently reported. Finally, responders recognized a lack of knowledge on RP and were willing to receive ipdates on RP diagnostic strategy. Conclusion : Despite its high prevalence, RP was not reported as a frequent reason for consultation in primary care. The diagnostic approach of general practitioners was reported as perfectible and not unanimously endorsed considering the discordant recommendations in the available literature. In this context, the development of consensual and pragmatic recommendations regarding the diagnostic strategy for RP and facilitation of easy access to capillaroscopy, would be welcomed by general practitioners. |