Accidents de préservatifs : l'éducation du patient est-elle à améliorer ? (Condom failures : can we improve patient's education ?) Lecoge, Anne-Cécile - (2020-09-30) / Universite de Rennes 1 - Accidents de préservatifs : l'éducation du patient est-elle à améliorer ?
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Bénézit , François Discipline : Médecine générale Classification : Médecine et santé Mots-clés : accidents de préservatifs, facteurs de risque, troubles érectiles
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Résumé : Introduction : Les accidents de préservatifs, définis par rupture et/ou glissement au cours du rapport sexuel sont des facteurs potentiels de perte de confiance dans ce dispositif, entraînant mésusage voire abandon de leur utilisation. Le port systématique et correct du préservatif reste pourtant la pierre angulaire de la prévention des IST et des grossesses non désirées à l’ère des nouveaux modes de rencontre en ligne. L’objectif principal était de comparer les données individuelles et le contexte entre les patients ayant présenté un accident de préservatif récent et ceux sans accident. Les objectifs secondaires étaient de calculer le taux d’incidence d’accident et de comparer les modalités d’utilisation du préservatif entre les personnes ne relatant qu’un seul accident et ceux en déclarant plusieurs. Matériel et méthodes : Entre le 02 mai et le 30 juin 2020, 460 personnes volontaires ont été incluses dans 4 centres de dépistage bretons et via le réseau social Facebook®. Elles ont répondu à un questionnaire anonyme permettant d’obtenir un descriptif de la sexualité du répondant et l’analyse d’un éventuel accident de préservatif survenu au cours des trois derniers mois ou, à défaut, du dernier rapport avec préservatif (groupe contrôle). Résultats : L’échantillon était constitué à 64% de personnes âgées de 20 à 30 ans, le sexe ratio H/F était de 0.65. Le ratio d’accident était de 33/1000 rapports. Les éléments associés avec la survenue d’un accident de préservatif étaient : le nombre de rapports sexuels mensuels (11.65 ± 8.41 contre 9.55 ± 7.21, p = 0.02), le nombre de préservatifs utilisés au cours des trois derniers mois (17.11 ± 20.95 contre 11.81 ± 13.51, p = 0.004), les antécédents d’accidents de préservatifs (5.74 ± 7.38 contre 1.48 ± 2.32, p < 0.0001), et le caractère occasionnel du partenaire (27.5%, n = 30/109 versus 17.9%, n = 63/351, p = 0.03). Une perte de la qualité de l’érection pendant le rapport était associée à une répétition des accidents (26.3% dans la population ne présentant qu’un seul accident contre 54.5% dans celle avec au moins deux accidents, p = 0.012). Conclusion : Dans notre population, l’accident de préservatif était un événement aléatoire plutôt fréquent, pour lequel le professionnel de santé semble avoir peu de place pour l’éducation. Le médecin doit encourager le patient à poursuivre une utilisation systématique et correcte du préservatif, notamment en présence de partenaires occasionnels, plutôt que d’insister sur les modalités d’utilisation du dispositif. L’existence de troubles érectiles peut cependant être recherchée, notamment en cas d’accidents répétés. Abstract : Introduction: Condom failures, defined by breaking and/or slipping during intercourse are potential factors of reduced confidence in this method, leading to misuse or even non- use. Still, whereas sexual behavior changed with online dating and multi-partnership, consistent and correct use of condoms remains the cornerstone of sexual transmitted disease and unwanted pregnancies’ prevention. The main objective of this study was to compare individual data and context between patients who did and did not report recent condom failure. The secondary objectives were: failure rate’s measurement and correct condom use’s comparison between people reporting only one versus several condom failures. Material and methods: From May 02 to June 30, 2020, 460 people were included in 4 French STDs clinics and on Facebook® social network. They answered an anonymous survey providing description of the participant's sexuality and analysis of a possible condom failure in the past three months or, in absence of it, of their last intercourse with a condom (control group). Results: The sample consisted of 64% of people aged from 20 to 30 years, the M / F sex ratio was 0.65. In our population, 33 out of 1,000 intercourses were accompanied by a failure. Four behaviors were significantly associated with condom failure: monthly sexual intercourse number (11.65 ± 8.41 versus 9.55 ± 7.21, p = 0.02), number of condoms used during the last three months (17.11 ± 20.95 versus 11.81 ± 13.51, p = 0.004), personal condom failures background (5.74 ± 7.38 versus 1.48 ± 2.32, p <0.0001), and casual nature of the partner (27.5%, n = 30 / 109 versus 17.9%, n = 63/351, p = 0.03). A loss of erection quality during intercourse was associated with recurrence of condom failures (26.3% for people with only one accident versus 54.5% for those with at least two accidents, p = 0.012). Conclusion: In our study, condom failure is a rather frequent random event, which for healthcare professionals seem to have little room for education. The physician should encourage the patient to keep using condoms consistently and correctly, especially in the presence of casual partners, rather than insisting on how to use the device. However, he can look for erectile dysfunction, especially in case of repeated accidents. |