Prise en charge ambulatoire de la fièvre chez les nourrissons de moins de 3 mois (Outpatient care of feverish infants less than 3 months) Guilloit, Azalaïs - (2020-06-26) / Universite de Rennes 1 - Prise en charge ambulatoire de la fièvre chez les nourrissons de moins de 3 mois
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Beucher, Julie Discipline : Médecine générale Classification : Médecine et santé Mots-clés : fièvre, nourrisson, ambulatoire, soins primaires, médecine générale, prise en charge ambulatoire, infections bactériennes sévères
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Résumé : Introduction : La fièvre est un motif fréquent de consultation chez les nourrissons de moins de 3 mois. Cette population est classiquement considérée comme étant plus à risque d'infections bactériennes sévères et invasives. Il est recommandé la réalisation d’un bilan comprenant au minimum une analyse d’urines et un bilan sanguin. La seule étude réalisée exclusivement en milieu ambulatoire dans cette population a montré une application très aléatoire des recommandations. Objectif : L’objectif principal de l’étude était l’analyse descriptive des pratiques professionnelles des médecins généralistes et pédiatres libéraux en région Bretagne. Les objectifs secondaires étaient l’estimation du taux d’adressage aux urgences pédiatriques à travers des cas cliniques, le taux de prescription d’examens complémentaires et enfin une analyse comparative en sous-groupes. Matériels et Méthodes : Il s’agissait d’une enquête épidémiologique observationnelle, descriptive et transversale, réalisée au moyen d’un auto-questionnaire anonyme, élaboré via la plateforme Lime Survey et diffusé par courriel aux médecins généralistes, SOS médecins et pédiatres libéraux bretons. Il se composait de 3 parties : caractéristiques générales, pratiques en consultation et cas cliniques. Les données ont été analysées avec le logiciel R Commander de façon descriptive et comparative. Résultats : 294 questionnaires complets ont été analysés. 92,7 % des participants déclaraient toujours adresser aux urgences les nourrissons fébriles de moins d’un mois, 66,3 % pour les nourrissons âgés d’1 à 2 mois et 30,6 % entre 2 et 3 mois. 80,1 % des participants adressaient aux urgences le nourrisson du premier cas clinique, âgé de 24 jours, contre 89,1 % pour le nourrisson du second cas clinique, âgé de 2 mois. Outre l’âge du nourrisson, la clinique et notamment un état général conservé et la présence d’un point d’appel à l’examen étaient des facteurs importants dans la décision d’adressage aux urgences ou de prise en charge ambulatoire. 56,1 % des praticiens déclaraient n’avoir jamais fait réaliser d’examens complémentaires en laboratoire de ville en cas de fièvre chez un nourrisson de moins de 3 mois. L’analyse d’urines était l’examen le plus souvent demandé (42,5 %) devant la CRP et la NFS. La prescription ou non d’un bilan complémentaire en cas de prise en charge ambulatoire était très liée à la présence ou non de signes d’appel cliniques. Conclusion : La majorité des praticiens de notre étude adressent les nourrissons fébriles de moins de 3 mois aux urgences pédiatriques. Les nourrissons pris en charge en ambulatoire ne bénéficient pas toujours d’un bilan complémentaire, en désaccord avec les recommandations. Compte tenu des difficultés manifestes de réalisation d’examens complémentaires en laboratoire de ville, l’adressage aux urgences pour réalisation du bilan initial et courte surveillance semble actuellement être un bon compromis. Abstract : Introduction : Fever is a frequent reason for consultation among infants less than 3 months old. This group is typically considered the most at risk for severe and invasive bacterial infections. A check-up comprising at least urine and blood tests is recommended. The only previous study conducted exclusively in outpatient settings showed a somewhat chaotic compliance with the recommendations. Objective : The main purpose of this study was the descriptive analysis of general physicians and liberal paediatricians professional practices in Brittany. The secondary objectives was to estimate the rate at which infants were sent to the paediatric emergency through a clinical case study ; the rate at which complementary tests were prescribed ; and lastly a comparative analysis in sub-groups. Equipment and methods : This was an observational epidemiological survey, meant to be descriptive and cross-cutting, conducted by means of an anonymous self-questionnaire developed on the Lime Survey platform and disseminated via e-mail to general physicians, SOS Médecins, and liberal paediatricians throughout Brittany. It was made up of 3 parts : general characteristics, consultation practices and clinical cases. The data was analyzed on the R Commander software in a descriptive manner (average, median, standard deviation, frequency) as well as comparative (Chi2 test, Fisher, Student and Anova). Results : 294 fully filled in questionnaires were analyzed. 92.7% of the participants declared to always send febrile infants less than one month old the the paediatric emergency, 66.3% for infants between 1 and 2 months old and 30.6% between 2 and 3 months old. 80.1% of the participants would send to the emergency room the 24-day-old infant from the first clinical case, versus 89.1% for the 2-month-old infant from the second clinical case. Besides the age of the infant, the clinic, and especially the conservation of a general state and the presence of a clinical warning sign were important factors in taking the decision to redirect to the emergency room or to opt for outpatient care. 56.1% of the practitioners declared to have never demanded any complementary tests in city laboratories if the febrile infant was less than 3 months old. Urinalysis was most commonly asked for (42.5%), in front of the CRP and CBC. The prescription -or lack thereof- of a complementary check-up in case of outpatient care was directly connected to the presence -or lack thereof- of clinical warning sign. Conclusion : The majority of the practitioners from our study redirect the febrile infants less than 3 months old to the paediatric emergency. The infants in outpatient care do not always benefit from a complementary check-up, which goes against the recommendations. Bearing in mind the apparent difficulties to conduct complementary check-ups in city laboratories, redirecting to the emergency room to conduct the initial check-up and a short oversight seems to be a good compromise for now. |