Évaluation de l’utilité sociale des organisations de l’économie sociale et solidaire : quelle prise en compte de ce qui compte ? Analyse socio-économique à partir du cas de l’UCPA (Social utility evaluation of social and solidarity-based economy organizations : Accounting for what counts) Machado Pinheiro, Felipe - (2019-02-12) / Universite de Rennes 1 - Évaluation de l’utilité sociale des organisations de l’économie sociale et solidaire : quelle prise en compte de ce qui compte ? Analyse socio-économique à partir du cas de l’UCPA
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Renault, Michel; Lasida, Elena Discipline : Doctorat de l'université de Rennes1 mention sciences économiques Laboratoire : CREM Ecole Doctorale : Sciences économiques et sciences de gestion Classification : Economie Mots-clés : Économie sociale et solidaire, Évaluation, Valeur sociale, Utilité sociale, Impact social, Pragmatisme, Conventionnalisme, Recherche-action
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Résumé : La présente thèse porte sur les enjeux de l’évaluation sociale des organisations de l’économie sociale et solidaire (ESS) en France. « Utilité sociale » et « impact social » sont les deux termes actuellement utilisés dans les débats socio-politiques et académiques en France pour se référer à la valeur sociale ou à la contribution sociale des organisations de l’ESS. Si dans la discussion ces deux termes sont souvent utilisés de manière confuse ou indistincte, cette thèse soutient qu’il s’agit de deux approches évaluatives hétérogènes et qui répondent à des enjeux différents. Sur la base d’une étude de terrain monographique - une démarche de recherche-action - menée à l’UCPA, l’objectif principal de cette thèse est de mieux comprendre la spécificité de l’approche évaluative de l’utilité sociale en abordant la relation entre évaluation, création de valeur et contribution au bien commun. Au sein du champ de la socio-économie, cette thèse s’inscrit dans une approche épistémologique constructiviste inspirée du pragmatisme et de l’institutionnalisme, et s’intéresse particulièrement à trois éléments du processus évaluatif : la définition de ce qui a de la valeur ou de « ce qui compte » ; les modalités d’évaluation ou de « prise en compte » ; et la mise en forme des résultats de l’évaluation ou la « reddition de comptes ». Dans un contexte où prédomine une vision utilitariste de l’évaluation, la thèse affirme l’importance des enjeux identitaires, sociaux et moraux de tout processus évaluatif, et montre que la spécificité de l’approche évaluative de l’utilité sociale est la prise en compte de la dimension constitutive et relationnelle de l’activité économique. La thèse propose également une façon nouvelle d’articuler les processus de qualification de l’utilité sociale et de mesure de l’impact social des organisations de l’ESS. Abstract : La présente thèse porte sur les enjeux de l’évaluation sociale des organisations de l’économie sociale et solidaire (ESS) en France. « Utilité sociale » et « impact social » sont les deux termes actuellement utilisés dans les débats socio-politiques et académiques en France pour se référer à la valeur sociale ou à la contribution sociale des organisations de l’ESS. Si dans la discussion ces deux termes sont souvent utilisés de manière confuse ou indistincte, cette thèse soutient qu’il s’agit de deux approches évaluatives hétérogènes et qui répondent à des enjeux différents. Sur la base d’une étude de terrain monographique - une démarche de recherche-action - menée à l’UCPA, l’objectif principal de cette thèse est de mieux comprendre la spécificité de l’approche évaluative de l’utilité sociale en abordant la relation entre évaluation, création de valeur et contribution au bien commun. Au sein du champ de la socio-économie, cette thèse s’inscrit dans une approche épistémologique constructiviste inspirée du pragmatisme et de l’institutionnalisme, et s’intéresse particulièrement à trois éléments du processus évaluatif : la définition de ce qui a de la valeur ou de « ce qui compte » ; les modalités d’évaluation ou de « prise en compte » ; et la mise en forme des résultats de l’évaluation ou la « reddition de comptes ». Dans un contexte où prédomine une vision utilitariste de l’évaluation, la thèse affirme l’importance des enjeux identitaires, sociaux et moraux de tout processus évaluatif, et montre que la spécificité de l’approche évaluative de l’utilité sociale est la prise en compte de la dimension constitutive et relationnelle de l’activité économique. La thèse propose également une façon nouvelle d’articuler les processus de qualification de l’utilité sociale et de mesure de l’impact social des organisations de l’ESS. This thesis deals with the issues of social evaluation of social and solidarity-based economy (SSE) organizations in France. "Social utility" and "social impact" are the two terms currently used in socio-political and academic debates in France to refer to the social value or social contribution of SSE organizations. In the discussion these two terms are often used in a confused or indistinct manner. This thesis argues that they are two heterogeneous evaluative approaches that respond to different issues. On the basis of a monographic field study - a action-research approach - conducted at UCPA, the principal objective of this thesis is to better understand the specificity of the evaluative approach to social utility by addressing the relationship between evaluation, value creation and contribution to the common good. Within the field of socio-economics, this thesis is part of a constructivist epistemological approach inspired by pragmatism and institutionalism, and focuses on three elements of the evaluative process: defining what is valuable or "what counts"; the methods of evaluation or "taking into account"; and formatting evaluation results or "accountability". In a context dominated by a utilitarian vision of evaluation, the thesis affirms the importance of identity, social, and moral issues of any evaluative process, and demonstrates that the specificity of the evaluative approach to social utility lies in taking into account the constitutive and relational dimension of economic activity. The thesis also proposes a new way of articulating the processes of the qualification of social utility and the measurement of social impact of SSE organizations. |