L'entourage et la prise en charge psychiatrique ambulatoire en milieu pénitentiaire : enquête qualitative menée auprès des équipes psychiatriques des unités sanitaires bretonnes en 2018 (Relatives and ambulatory psychiatric care in jail : a qualitative study among mental health professionals, Brittany, western France, 2018) Tico, Eva - (2018-11-09) / Universite de Rennes 1 - L'entourage et la prise en charge psychiatrique ambulatoire en milieu pénitentiaire : enquête qualitative menée auprès des équipes psychiatriques des unités sanitaires bretonnes en 2018
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Fedele, Marc Discipline : Psychiatrie Classification : Médecine et santé Mots-clés : entourage, aidant, psychiatrie, milieu pénitentiaire, ambulatoire, étude qualitative
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Résumé : Introduction : En France, 70 164 personnes sont détenues et écrouées au 1er septembre 2018. La prévalence des troubles psychiatriques chez les personnes détenues est plus importante que dans l’ensemble de la population générale. Le Plan Santé Mentale et Psychiatrie 2011 - 2015 affirme que « l’entourage est une ressource essentielle dans l’evaluation de la situation de la personne et un relais potentiel dans l’accompagnement et le retablissement ». Nous avons souhaité comprendre comment les aidants de personnes bénéficiant de soins psychiatriques ambulatoires en milieu pénitentiaire sont intégrés au parcours de soins de la personne. Méthode : Nous avons réalisé une étude prospective qualitative multicentrique auprès de professionnels travaillant en unité sanitaire ambulatoire en milieu pénitentiaire, en Bretagne, entre Juillet et Septembre 2018. Des entretiens semi-dirigés sur un échantillon raisonné d'individus ont été menés via un guide d'entretien. L’exploitation des résultats a reposé sur une analyse thématique déductive et inductive. Le guide d'entretien et l'intégralité des entretiens ont été retranscrits. Résultats : 22 entretiens ont été réalisés. 18 femmes et 4 hommes ont été interrogés. L'âge moyen des répondants a été de 40 ans. Le nombre moyen d’années d’expérience en psychiatrie a été 10,4 ans. La durée moyenne d'entretien a été 66 min. Concernant la prise de contact avec l'entourage, celle-ci ne se fait quasiment jamais. Bien qu'absent physiquement, le proche est présent dans les discours de l'usager et des professionnels tout au long des soins. Les professionnels saisissent peu les partenaires sanitaires, médico- sociaux et sociaux pour intégrer les proches au parcours de soins de l'usager détenu. Les limites principales retrouvées sont des limites de temps, d'espace, d'informations, et de représentations vis-à-vis de l'usager, de son proche et de leurs partenaires. Les idées innovantes permettant d'intégrer le proche au parcours de soins de l'usager détenu sont l'intégration du proche dans le projet médical, la redéfinition du rôle de chacun concernant l'intégration du proche, l'intégration interprofessionnelle, le développement de missions de partenariat et la création d’une équipe de liaison de psychiatrie en milieu pénitentiaire favorisant les liens dedans dehors. Conclusion : Notre étude s'intéresse à un sujet peu exploré dans la littérature. L'intégration des aidants de personnes bénéficiant de soins psychiatriques ambulatoires en milieu pénitentiaire peut être mise en place par coordination entre les acteurs et mise en place de mesures effectives. Abstract : Introduction: In France, on September 2018, 70.164 persons are jailed. The prevalence of psychiatric di- seases among detainees is more important than in the overall population. The 2011-2015 French National Mental Health and Psychiatric Program, led by the French Health authorities, claims that relatives can be sought for the assessment of a person's situation and can be allies for support and recovery. We tried to un - derstand how relatives of detainees with mental health diseases are involved in the ambulatory psychiatric care in jail. Materiel and methods: We led a prospective qualitative multicenter study among mental health professionals working in an ambulatory psychiatric ward in jail, Britanny, western France. The study lasted from July to September 2018. The semi-structured interviews over a purposive sample were led thanks to an interview guide. The results were analysed using deductive and inductive themes. The interview guide and interviews were fully transcribed. Results: 22 interviews were led, including 18 women and 4 men. The mean average age was 40. The average professional experience was 10.4 years. The average interviews' recorded time was 66 minutes. Contacting relatives almost never happened. Physically absent, detainees and mental health professionals speaked a lot about relatives. Mental health professionals didn't contact other care, medico-social and social actors about relatives. Major limits were limited time, limited space, limited informations, and representations towards detainees, relatives, and other actors. Innovative ideas were a medical scheme with a chapter about relatives, specifying the job description of each one in the team about relatives, interprofessional work, developing as - signments with other actors, and creating a mental health liaison team between the jail and the freed person's home. Conclusion: Our study focuses on an under-explored subject in the litterature. The integration of relatives from detainees with mental health diseases in an ambulatory psychiatric ward in jail could manage thanks to coordination and effective measures. |