Le médecin généraliste face à la situation de mort violente avec suspicion de suicide en Ille-et-Vilaine (The general practitioner facing the situation of violent death with suspicion of suicide in Ille-et-Vilaine) Bloch, Edouard - (2018-10-02) / Universite de Rennes 1 - Le médecin généraliste face à la situation de mort violente avec suspicion de suicide en Ille-et-Vilaine
| |||
Langue : Français Directeur(s) de thèse: Bouvet, Renaud Discipline : Médecine Classification : Médecine et santé Mots-clés : Médecine générale, Certification de décès, Suicide, Obstacle médico-légal
| |||
Résumé : L’Ille-et-Vilaine est un département français où le taux de suicide est parmi les plus élevés de France. Le médecin généraliste peut être amené dans sa pratique à réaliser le constat et la certification d’un décès par mort violente où le suicide est suspecté. Cette situation devrait nécessiter le choix systématique d’un obstacle médico-légal à l’inhumation (OML), ce qui n’est pas fait en pratique d’après la littérature, qui met en évidence les difficultés rencontrées par les médecins généralistes dans cette situation. A celles-ci s’ajoute la prise en charge d’un entourage en souffrance : le médecin certifiant a-t-il un rôle à jouer dans l’initiation d’une prise en charge psychologique ? L’objectif principal vise à décrire les pratiques des médecins généralistes dans la certification de décès face à cette situation complexe, en identifiant des facteurs pouvant influencer leur décision de réaliser ou non un obstacle médico-légal. L’objectif secondaire vise à décrire la prise en charge psychologique initiale des proches par le médecin généraliste certifiant le décès. Une étude transversale descriptive et quantitative a été réalisée d’octobre à décembre 2017 via un questionnaire informatisé adressé à 831 médecins généralistes libéraux référencés à l’Ordre Départemental des Médecin d’Ille-et-Vilaine. 73 médecins généralistes ont répondu, seuls 55 questionnaires étaient exploitables pour l’analyse des résultats. Concernant l’objectif principal, l’étude a montré que 44% des médecins interrogés ne font pas le choix systématique d’un OML face à ce type de situation. La réalisation systématique ou non d’un OML n’est pas dépendante du lieu ou du mode d’exercice, ni du nombre de certifications réalisées. L’étude met en avant plusieurs facteurs pouvant expliquer le choix de ne pas cocher un OML : certains modes opératoires ou éléments de contextes orienteraient plus facilement que d’autres vers l’hypothèse du suicide, pouvant inciter à ne pas réaliser d’OML ; près d’un médecin sur deux ressent une influence des forces de l’ordre dans le but de le faire changer d’avis lorsqu’il veut cocher un OML ; 82% des médecins interrogés estiment leur formation en médecine légale insuffisante pour prendre en charge ce type de situation. Concernant l’objectif secondaire, il ressort que la prise en charge psychologique initiale des proches par le médecin certifiant ne fait pas partie de ses missions premières et semble se limiter à une explication précise des circonstances du décès, la prise en charge étant déléguée au médecin traitant. Abstract : |