L'intensité de la douleur est-elle un bon critère de sélection des patientes nécessitant une imagerie à la phase initiale d'une pyélonéphrite aiguë ? (Is pain intensity a good criterion to select women with pyelonephritis requiring an initial imaging assessment ?) Gauthier, Sarah - (2017-10-03) / Universite de Rennes 1 - L'intensité de la douleur est-elle un bon critère de sélection des patientes nécessitant une imagerie à la phase initiale d'une pyélonéphrite aiguë ?
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Langue : Français Directeur(s) de thèse: Peyronnet, Benoit Discipline : Médecine générale Classification : Médecine et santé Mots-clés : pyélonéphrite, imagerie, complication urologique, prévention et contrôle
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Résumé : Objectif : Les pyélonéphrites aiguës de la femme représentent une pathologie courante des soins primaires, avec un risque de complication notable. L’objectif de cette étude était de rechercher l’existence de facteurs prédictifs de complication urologique à l’imagerie en cas de pyélonéphrite aiguë de la femme de 18 à 65 ans. Méthode : Toutes les patientes de 18 à 65 ans ayant consulté dans un service d’accueil des urgences entre 2010 et 2015 pour une pyélonéphrite aigue ont été incluses dans une étude rétrospective. Le seul critère d’exclusion était l’absence de réalisation d’une imagerie des voies urinaires aux urgences. Le critère de jugement principal était la présence d’une complication urologique à l’imagerie (obstacle, abcès, dilatation des cavités pyélo-calicielles) ; le critère de jugement secondaire était la modification thérapeutique après un diagnostic fait à l’imagerie. Les facteurs prédictifs de complications urologiques à l’imagerie et de diagnostic radiologique modifiant la prise en charge ont été recherchés en analyse univariée et multivariée par régression logistique. Résultats : Après exclusion des 46 patientes n’ayant pas eu d’imagerie initiale, 193 patientes ont été inclues pour analyse et parmi elles, 88 patientes (soit 45,6%) présentaient une complication urologique à l’imagerie. En analyse multivariée dans cette cohorte globale, seuls l’antécédent de calcul urinaire (OR=2,41 ; p=0,01) et le caractère morphino-requérant de la douleur (OR=5,29 ; p=0,009) étaient significativement associés à la découverte d’une complication urologique à l’imagerie. Parmi les 154 patientes avec un tableau de pyélonéphrite simple, 120 avaient eu une imagerie et parmi celles-ci, 54 (soit 45%) avaient une complication urologique, menant à une modification de la prise en charge thérapeutique chez 36,7% d’entre elles. En analyse multivariée, l’âge (OR=4,58 ; p=0,02) et le caractère morphino-requérant de la douleur (OR=3,78 ; p=0,02) étaient les seuls facteurs significativement associés à la découverte d’une complication urologique à l’imagerie. En analyse multivariée, seuls l’âge (OR=6,76 ; p=0,005) et le caractère morphino-requérant de la douleur (OR=4,19; p=0,01) étaient associés à une modification de la prise en charge thérapeutique. Chez les patientes présentant une douleur morphino-requérante, le taux de complications urologiques à l’imagerie était de 69% et la prise en charge thérapeutique était modifiée par l’imagerie chez 62,5% de ces patientes Conclusion : Dans cette étude, le caractère morphino-réquérant de la douleur, l’âge de la patiente et l’antécédent de calcul sur les voies urinaires étaient associés au risque de complication urologique à l’imagerie chez les patientes ayant un tableau de pyélonéphrite aigue simple. Devant le fort taux de complications urologiques retrouvé dans cette série (45%), il pourrait également se discuter de faire réaliser une imagerie systématique. Abstract : Aim: Pyelonephritis in women is commonly seen in primary care and carries a high risk of complications. Our objective was to identify predictors of urological complication diagnosed on imaging in female patients from 18 to 65 year-old with acute pyelonephritis. Methods: All female patients with pyelonephritis, aged from 18 to 65 year-old who were seen in an academic department of Emergency Medicine from 2010 to 2015 were included in our retrospective study. We excluded all patients for whom initial urinary tract imaging was not available. The primary endpoint was the presence of a urological complication on imaging (i.e. hydronephrosis or abscess); the secondary endpoint was change in management based on the imaging findings. Predictive factors of these two endpoints were sought using univariate and multivariate logistic regression analyses. Results: After exclusion of 46 patients who did not undergo initial imaging, 193 patients were included for analysis and 88 of these patients had an urological complication on imaging (45.6%). In multivariate analysis in this whole cohort,only an history of previous urolithiasis (OR=2.41; p=0.01) and the need of morphine use (OR=5.29 ; p=0.009) were significantly associated with urological complication on imaging. Out of 154 women presenting with simple pyelonephritis, 120 patients had undergone an initial imaging. Among these patients, 54 (45%) had urological complication and 36.7% had their management changed based on imaging findings. In multivariate analysis, the age (OR=4.58; p=0.02) and the need of morphine use (OR=3.78; p=0.02) were the only predictors of urological complication on imaging. The parameters associated in multivariate analysis with change in management based on imaging findings were also the age (OR=6.76; p=0.005) and the need of morphine use (OR=4.19; p=0.01). In patients whose pain required the use of morphine, the urological complication rate was 69% and the rate of change in management based on imaging findings was 62.5% Conclusion: In this study, pain requiring morphine use, patients’ age and a history of urolithiasis were associated with the risk of urological complications on imaging, in female patients presenting with "simple" pyelonephritis. Because of the large number of urological complication in our study (45%), routine imaging might be an option. |